Des promoteurs interdits des salons immobiliers marocains à l’étranger
Les organisateurs des Smap Immo qui se tiennent bientôt à Bruxelles, Paris et Dubaï ont décidé de ne pas accueillir certains promoteurs sous le feu des critiques des acquéreurs.
Chaque année, les promoteurs immobiliers marocains exposent leurs offres commerciales lors de salons organisés à l’étranger. Ces Smap immo accueillent des milliers de visiteurs, la plupart des Marocains résidents à l’étranger. Cette année, le premier salon se tiendra fin mars à Bruxelles, le deuxième en mai à Paris et le troisième à Dubaï en novembre. Au total, 110 000 visiteurs sont attendus. A chaque fois, l’événement compte des dizaines d’exposants.
Le premier mettra l’accent sur les offres situées dans la région de Tanger, étant donné que d’après les sondages réalisés par les organisateurs, les MRE de Bruxelles, des Pays-Bas et d’Allemagne sont massivement originaires de cette région.
Les années précédentes, des acquéreurs ont profité de ces événements pour dénoncer, à l’aide de manifestations, ce qu’ils considèrent comme étant une injustice : principalement retards de livraison et décalages entre les biens livrés et les plans présentés lors de la vente. 2016 bis repetita ? La présidente de l’association ACIA, qui défend les acquéreurs du projet les jardins de Moulaya à Saïdia (mené par General firm of Morocco, filiale marocaine de Fadesa rachetée en 2007 à 50 % par Addoha), prévient déjà, désolée, que « Tout dépendra des réponses qui seront apportés par l’équipe Addoha lors de notre prochaine réunion en mars. Mais tous nos adhérents nous poussent à faire un sit-in au Smap et c’est bien parti pour… ». « Nous avons eu maintes fois des discussions avec l’association. Leurs biens sont prêts depuis deux ans. Ce sont eux qui ne soldent pas pour récupérer leurs biens », nous explique-t-on au niveau d’Addoha.
Le ministre de l’habitat et de la politique de la ville en personne n’a pas donné suite à une demande de présence et d’accompagnement des acquéreurs de notre fédération à l’occasion des salons smap organisés à travers le monde.
Cela démontre une autre fois l’impuissance et l’incapacité d’un département ministériel devant le lobby des promoteurs immobiliers et on ose parler des lois qui protègent les citoyens démunies face à un monstre qui ne connaît ni foi ni loi.
Après l’incompréhension et la colère, place à l’action. C’est ce que demandent certains acheteurs et lecteurs sur le site Yabiladi.com, suite à la publication vendredi dernier de notre article sur l’affaire des MRE lésés dans l’achat d’un appartement dans le projet les Jardins Moulouya initié par Urbatlas, filiale d’Addoha. Le SMAP Immo 2013 est en ligne de mire. Retour sur les commentaires laissés sur le site.
L’article sur les MRE lésés du projet les Jardins Moulouya initié par Urbatlas, filiale d’Addoha et publié vendredi 23 novembre n’a pas fini de créer la colère et l’incompréhension chez les lecteurs du site yabiladi.com. Des dizaines de commentaires ont été laissés sur le site pour dénoncer la situation de ces centaines de familles marocaines qui n’ont toujours pas vu la couleur de leur appartement, après près de 8 ans de retard dans les travaux.
Scandale social
Le commentateur Fatna70 parle d’un « scandale social ». « Le logement social est devenu une zone de non-droit dont les victimes sont toujours les plus démunies. La seule issue dans ce scandale social est l’intervention pure et simple de l’état marocain pour mettre fin à cette rapacité. », estime-t-il.
« Les Marocains ne sont plus des pigeons ! », s’écrit Justice2012. « Quel logement social ? Le pauvre Marocain, avec le logement social, est ponctionné jusqu’à l’os par un groupe d’individu à la tête des promoteurs immobiliers qui profite des subventions de l’état donc de l’argent de ce même peuple Marocain pour s’enrichir (…) Et après plusieurs années d’attente, ces pauvres Marocains auront peut être leurs logements ( en carton) et entre temps beaucoup d’entre eux ne seront plus de ce monde pour en jouir ! » poursuit-il appelant lui aussi à ce que l’état intervienne pour mettre un terme à ce dossier interminable.
Un client lésé menace de s’immoler…
Après avoir dénoncé l’absurdité de cette situation, place à la colère et au désespoir. En plus des fidèles de Yabiladi qui ont laissé un commentaire, des acheteurs lésés et membres de l’association ACIA représentant les intérêts des Marocains lésés s’expriment également, comme c’est le cas pour le commentateur surnommé « Victime Addoha ». « Si une Association comme ACIA n’a pas réussi à obtenir gain de cause, si le gouvernement et Addoha nous ignorent, qui peut nous aider? Est-ce qu’il faut laisser tomber? Ca fait 8 ans qu’ils nous baladent, qu’ils nous mentent ! Elle est où notre dignité? J’ai acheté à Saidia parce que j’ai cru que je pouvais accéder à la propriété un jour, chez moi, j’ai rêvé d’offrir à mes enfants une vie un peu meilleure que la mienne, toutes mes économies sont parties dans ce projet. J’ai tout mis dans ce projet, j’ai mis mon argent ( le très peu que je possédais), ma santé ( je suis de plus en plus malade de la tête), il ne me reste que ma dignité », déplore-t-il. « Je préfère mourir digne que de laisser les autres profiter de moi! Je suis en train de péter un plomb ! Je lance un ultimatum : si d’ici au prochain SMAP 2013 à Paris je ne suis pas livré, je vais m’immoler devant le stand d’Addoha ou devant leur bureau de représentation à Paris ! » menace-t-il totalement désespéré.
…d’autres menacent de manifester lors des SMAP Immo
D’autres commentateurs appellent à la solidarité entre acheteurs lésés et leur conseillent de passer à l’action et à faire du bruit notamment lors des prochains salons marocains immobiliers à l’étranger.
« Restons vigilants ! Cette année, ne laissons pas passer l’occasion de nous faire entendre en bloquant les futures ventes. On est assez nombreux pour leur casser énormément de ventes et pour porter un coup rude à l’image du groupe auprès des MRE. Soyez prêts dès qu’Acia nous le demandera », propose Liberté10.
« Si je comprends bien cette année on va pas louper le SMAP 2013. Même s’il y a des promesses, ça va coûter cher pour le promoteur ! » renchérit le Médiateur 100%. « Nous, membres d’ACIA nous avons respecté notre engagement selon le protocole signé mais rien n’a été fait par la partie adverse qui est Addoha. Alors attendez-vous à une perte considérable de vente car on va s’organiser pour mettre tous les acheteurs potentiels en garde des promesses bidons et leur dire qu’aucune loi au Maroc ne les protège ! » déclare Im3alam.
Liberté10 appelle les clients lésés à garder leur sang froid et à réclamer leur dû en toute légalité. « Il faut effectivement faire les choses dans les règles ! », s’exclame-t-il. « Si nous sommes amenés à manifester, ce sera dans le cadre de l’association et bien sûr avec l’autorisation de la préfecture au préalable. Tout ce qui apparaitra sur les pancartes sera très réfléchi, n’oubliez pas que l’association ACIA est en contact avec un avocat. Il n’y aurait aucune diffamation car ce que l’on avancera sera appuyé par des preuves » ajoute-t-il. « Pour le moment, on attend toujours un ultime rebondissement avant fin 2012. On ne sait jamais. Moi personnellement, la seule chose qui pourrait me freiner, c’est d’être livré avant fin décembre 2012 ou un remboursement des acomptes directement versés sur mon compte avec en plus des dommages et intérêts », conclut-il.
Silence des médias marocains
De son côté, Cro-magnon propose de faire du tapage médiatique et regrette le silence des médias marocains dans cette affaire. « Pourquoi ne pas faire une plainte dans vos pays respectifs, en soulignant la censure qui règne au bled au passage. Je veux bien que les chaînes privées se taisent mais même la chaine publique se tait !» lance-t-il. Une remarque sur laquelle rebondit le Médiateur% : «le jour où des journalistes de la chaine télé 2M allaient faire un reportage d’enquête sur cette affaire, la rédaction et probablement la direction de 2M, ont annulé cette mission pour des raisons de logistique alors qu’on devine très bien que c’est une censure pure et simple qui vient d’en haut. Elle est où la liberté de la presse quand les droits des citoyens marocains sont bafoués ? On s’interroge ici en Europe sur la crédibilité des journalistes marocains et de l’existence même d’une déontologie qui régit leur profession. Yabiladi est une exception dans le paysage journalistique marocain qui malheureusement ne confirme pas la règle.», regrette-t-il.
Source: Yabiladi
Video: 8 ans après
ADDOHA-ENTREPRISES ESPAGNOLES : L’AFFAIRE ATTERRIT AU PARLEMENT EUROPÉEN
L’affaire opposant les entreprises espagnoles Formaroc et Torreblanca, au groupe immobilier marocain Addoha, n’est pas prête de toucher à sa fin. L’Association des personnes affectées par l’extorsion au Maroc vient de faire appel au Parlement européen pour tenter de trouver une issue au conflit.
L’Association des personnes affectées par l’extorsion au Maroc (AAEM), vient de porter le dossier des entrepreneurs espagnols, qui auraient été victimes d’escroqueries au Maroc, devant le Parlement européen (PE). Une plainte a été déposée lundi par l’association auprès de la représentation du PE en Espagne, pour dénoncer « les nombreux cas de violations et d’extorsions » pratiqués au Maroc, a fait savoir le président de l’association, Francisco de Arratia, à l’agence de presse espagnole Europa Press.
Face à cette « détresse », l’association a décidé d’informer le Parlement européen de ces extorsions de fonds dont la valeur a atteint au total « les 400 millions d’euros », indique la même source.
Les deux entreprises espagnoles Formaroc et Torreblanca, opérant dans le BTP, sont les principales concernées. Elles accusent le groupe marocain immobilier Addoha Douja Promotion, avec lequel elles s’étaient associées pour les besoins de deux projets immobiliers distincts, de les avoir « dépossédés de leur biens ».
Selon l’AAEM, des fonctionnaires du groupe d’Anas Sefrioui auraient volé aux Espagnols du matériel de construction ainsi que des documents officiels. Certains employés de Formaroc et de Torreblanca, auraient également subi des menaces et des violences de la part d’Addoha pour les pousser à quitter leurs chantiers au Maroc. Finalement, Torreblanca et Formaroc ont dû plier bagages et rentrer en Espagne.
Aide limitée
Dans sa plainte, l’association a par ailleurs regretté l’aide « limitée » fournie par les autorités espagnoles et marocaines. « L´Administration marocaine est au courant de nos préoccupations, ainsi que celle espagnole d’ailleurs. Mais pour le moment, les actions concrètes se font encore attendre sur ces pratiques que nous dénonçons et qui sont illégales et non conformes aux normes qui régissent le monde des affaires », nous confiait alors Francisco de Arratia, en octobre dernier. Il faut dire que rien n’a vraiment changé depuis.
Source: yabiladi.com
ACHAT IMMOBILIER: LES 10 PIÈGES À ÉVITER!
Pour beaucoup de Marocains, l’achat d’un toit est l’achat d’une vie. Acquérir un bien immobilier est leur plus gros investissement. Alors, pas question de se faire avoir ou de tomber dans les nombreux pièges que recèlent les contrats d’achat immobilier. L’acquéreur doit faire preuve d’une grande vigilance dans son acte d’achat. Il existe certes une loi qui réglemente les achats immobiliers sur plan, en l’occurrence la 44-00, appelée la VEFA ou la vente en l’état futur d’achèvement, mais «il faut savoir qu’elle n’est pas appliquée dans ses moindres détails et que les abus sont monnaie courante», explique Wadi Madih, président de l’Association de protection du Consommateur (Uniconso).
Le MDD vous a rassemblé la liste des pièges à éviter:
- Avant de signer l’acte préliminaire d’achat et de verser votre avance, vous devez obligatoirement demander le cahier des charges du bien. Ne vous laissez pas avoir par le promoteur si jamais il dément son existence, ce cahier des charges existe bel et bien et la loi vous donne le droit de l’avoir avant de signer quoique ce soit. Ce cahier des charges explique la nature et la composition des matériaux utilisés, les dimensions techniques…enfin, tout ce qui rentre dans la construction et qui vous permet d’avoir une idée exacte sur ce que vous allez acheter. Il vous permet aussi de savoir si le promoteur a tenu ses engagements et de ne pas être obligé, à peine débarqué dans votre logement, de refaire la plomberie, la toiture, le sol…C’est là où on comprend pourquoi beaucoup de promoteurs ne le donnent pas.
- A côté du cahier des charges et toujours avant de verser votre avance, le promoteur doit vous donner une copie conforme des plans d’architecte et du béton armé en plus du certificat de l’ingénieur qui atteste de l’achèvement des fondations. Ce dernier document est très important car la loi oblige le promoteur à construire les fondations avant de commencer toute commercialisation. Et si vous avez acheté sur plan sans que les premiers travaux n’aient été entamés, sachez que le promoteur est en inffraction et que vous risquez gros puisque vous n’avez aucune assurance que les promesses de construction seront tenues.
- Faites attention à ce que le délai de livraison soit expressément signalé dans le contrat et que le promoteur dispose d’une caution bancaire ou d’une police d’assurances qui vous permettra de recouvrer votre avance en cas de dépassement des délais ou d’annulation du projet.
- Dans certains contrats, le promoteur se constitue en syndic et fixe dans le contrat d’achat un montant de cotisations aux frais de la copropriété et oblige l’acheteur à le payer à l’avance. C’est une pratique pas du tout conforme à l’esprit de la loi. Car le syndic est choisi parmi les acquéreurs finaux et par eux-même et c’est aux copropriétaires de fixer le montant de leur cotisations.
- Dans les contrats d’achat, le promoteur fixe les échéances des avances à payer et peut décréter que tout retard de paiement est susceptible de la résiliation du contrat avec une pénalité de 10% de la valeur totale du bien (à noter que les promoteurs font en sorte que l’avance payée au départ équivaut à ces 10%) Mais ne vous laissez pas avoir! La loi dispose que tout retard de paiement d’une échéance est sanctionné par 1% de majoration chaque mois, avec un plafond de 10% et non pas 10% du premier coup.
- Sachez aussi que la loi a tracé un équilibre entre le promoteur et l’acheteur. Donc, cette même règle des pénalités est appliquée sur les promoteurs en retard. Si le promoteur ne vous livre pas dans les délais, la loi vous permet de le saisir à travers une lettre recommandée dans un délai de 30 jours. Passé ce délai, vous pouvez commencer vous aussi à calculer une pénalité de 1% de la valeur totale du bien chaque mois, à hauteur de 10%.
- Pour éviter de se faire avoir sur les délais de livraison, certains promoteurs redoublent d’ingéniosité pour provoquer des incidents de blocage du chantier (grèves, découverte archéologique..). Certains sont de bonne foi, mais il faut toujours vérifier.
- Surtout prenez votre temps lorsque vous lisez dans votre contrat une clause de réajustement du prix de vente. C’est là où il y a le plus gros des malentendus. Si un promoteur vous promet un appartement de 100 mètres carrés et vous vous trouvez à la fin avec un 90 mètres carrés, c’est que vous avez accepté que la superficie finale soit «approximative» à la superficie contractuelle, sans précision de la fourchette. La loi parle d’un battement de plus ou moins 5%. Si cette différence atteint les 10%, c’est que vous vous vous êtes fait avoir. C’est d’autant plus frustrant que vous êtes obligés de payer chaque mètre de plus si la superficie constructible finale dépasse celle de votre contrat.
- Il se peut qu’on vous fasse signer une clause sur les conditions de modification des plans initiaux. le promoteur se réserve le droit d’apporter des modifs dans le plan initial découlant d’une contrainte légale/réglementaire ou technique. Si les contraintes légales ou réglementaires émanent des autorités et ne sont donc pas contestables, il en va autrement pour les contraintes techniques. Lesquelles? Seul le promoteur peut décider s’il veut.
- Eviter de signer le contrat définitif avant réception du permis d’habiter et du titre foncier. Bien des surprises sont nées de la précipitation des acheteurs comme un bien jamais finalisé, jamais titré…
Pour éviter ces pièges, il vaut mieux que l’acheteur désigne son propre notaire et ne se contente pas de celui désigné par le promoteur afin de permettre un certain recul sur les contrats signés et bien sûr, il faut donner tout son temps à la vérification des documents.